C'est au confins de la Creuse et de la Haute vienne, en plein cœur du massif des Mont d'Ambazac, une région aux nuances subtiles, tranquille et préservée, que l'âme de la Creuse se dévoile. St Goussaud, charmant petit bourg de 16 hameaux, est à l'image de ces plateaux façonnés de vallons ouverts et de collines aux versants convexes. C'est dans ce cadre à l'ambiance unique, là où le granit omniprésent affleure, là où les forêts torturées et moussues développe l'imaginaire, que le petit village de St Goussaud et son puy du Jouër offrent en complément d'un large patrimoine naturel, bâti et archéologique, un panorama exceptionnel permettant une visibilité jusqu'aux massifs d’Auvergne.
St Goussaud en Creuse - © Jean-Pierre Simon (1), Jean-Luc Bouchaud (2-3)
Il y a 13 siècles environ, vers l'an 674, Gonsaldus "Goussaud de son nom barbare latinisé" arriva en terre limousine par la grande voie romaine qui reliait Bourges à Limoges puis par la voie d'Est en Ouest reliant Ahun à Proetorium (St Goussaud). Solitaire, cet ermite décida de s'installer au sommet du puy de Jouër, mont froid et désert auquel il donna son nom. Ce point culminant entre les Monts d'Ambazac et les gorges abruptes du Thaurion, offre un sublime panorama. C'est là que le 5 novembre 689, Goussaud y fut enterré. Depuis ce jour et pendant plusieurs siècles, cette date devint jour de fête patronale. Aujourd'hui, St Goussaud est fêté le lundi de pentecôte.
Habité depuis l'antiquité par les romains, la cité Gallo-Romaine de Proetorium qui se situe au Mont Jouër à 697 mètres d'altitude, est détruit par les Sarrazins en 732. Le bourg de St Goussaud situé à seulement 500 mètres de Proetorium, prend un essor religieux et devient dès le V ème siècle, un haut lieu de pèlerinage à la renommée séculaire. Il demeure encore aujourd'hui une étape incontournable du chemin de St Jacques de Compostelle. Au fil des décennies, St Goussaud s'est enrichi d'un patrimoine riche, varié voir même exceptionnel. Eglise, fontaines, lavoirs, loges de bergers, lanterne des morts, pêcherie de chanvre et tourbières ou encore site archéologique ne sont que quelques exemples de toutes ses richesses. St Goussaud fait partie de ces petits hameaux dont la nature environnante ne peut que vous embarquer dans un monde fait de légendes et de mystères.
©Jean-Pierre Simon (1) - Jean-Luc Bouchaud (2,3)
De l'âge de fer jusqu'au milieu du XIXeme siècle St goussaud reste un territoire exclusivement agricole. Toutefois, lorsque le chemin de fer arrive en Creuse le 16 août 1856 avec l'ouverture de la section Argenton sur Creuse - Limoge, les habitants de St Goussaud, au départ réfractaires, comprirent rapidement les avantages de cette avancée technologique. En quelques années seulement, St Goussaud prit une valeur économique avec le fret de légumes (carottes et céréales) via les trains de marchandises. Aujourd'hui, ce sont les cultures de pommes de terre qui ont remplacé ces dernières.
Les années passent, fin XIXème, la désertification est là. Les terres agricoles laissées à l'abandon ont laissé place aux forêts qui avec les années se sont développées passant de 10% à 30% du territoire. A st Goussaud, les résineux comme les feuillus ont la part belle. Chêne, hêtre, châtaignier, et notamment le pins "douglas" qui joue un rôle essentiel dans l'économie de la Creuse.
L'abandon de l'agriculture d'autrefois (sarrasin, blé, orge, seigle, avoine) et de légumes au profit d'un élevage d'excellente avec le "charolais" et la "Limousine" ont conduit à l'accroissement des prés et prairies provoquant un appauvrissement dans la diversité paysagère.
La multitude de couleurs d'autrefois n'a pas disparu, mais elle laisse peu à peu sa place au vert des prairies ainsi qu'au bleu des lacs environnants avec toutefois deux particularités
représentatives du département :
la présence d'arbres isolés ou bosquets situés en milieu de champs ainsi que les lavades que l'on croise un peu partout dans la région. Ces petites rigoles à travers champs sont en fait des
canaux d'irrigation qui datent du XVIII ème siècle et qui servait à amener l'eau dans les champs de chanvre.
© Jean,-Pierre Simon (1) - Annie le Bihan (2) - Pixabay (3 - 4 - 5) Jean-Luc Bouchaud (6 -7-8)
Un arbre remarquable
Situé sur le hameau d'Arrènes, se cache un arbre remarquable de 400 ans appelé "le chêne de Sazeirat". Ce véritable trésor botanique est impressionnant autant par sa beauté majestueuse que par l'impressionnante circonférence de son tronc qui atteint les 6,14 mètres.
Si vous êtes randonneur, un circuit de 8 km au départ d'Arrènes vous permettra de vous rendre jusqu'au chêne pour une jolie balade.
Un indice pour le trouver ? : 46°05'06.1"N 1°32'58.7"E
© André Mazabraud
La Tourbière
La tourbière de Friaulouse qui s'étend sur une dizaine d'hectares est
née d'un mélange d'eau acide dû au granit, d'eau froide et d'un manque d'oxygène qui empêche la décomposition végétale. A Friaulouse, la tourbe s'est accumulée sur plusieurs mètres
d'épaisseurs et ses organismes ont 10 000 à 12 000 ans. Elle prend naissance au pied du bourg de St Goussaud pour se prolonger vers l'ouest. Espace naturel protégé reconnue d’intérêt régional,
elle regroupe un écosystème riche qui impose une attention toute particulière afin de maintenant cette biodiversité.
La tourbière est constituée du ruisseau de Tranche Cerf (ou Rivalier), de prairies et landes tourbeuses puis elle laisse place au boisement hygrophile, résultat direct de la désertification. Ces forêts qui ont besoin d'une grande quantité d'eau tout au long de leur
développement se trouvent sur les pentes au niveau des suintement et sont de bonnes indicatrices de sol constamment engorgé, de nappe dont le niveau reste haut toute l'année ou de sol à gley.
Ces espaces dit "ouvert" se sont rapidement boisées au détriment d'espèces patrimoniales comme la fougère à moustache, représentative du massif, la Linaigrette engainée,
le Narthécie ossifrage qui colore la tourbière d'un jaune intense ou encore la droséra, cette petite plante carnivore qui ne supporte aucune concurrence végétale.
© Jerome Blouin (1) - Pixabay (2) - Wikipedia (3) - Laurent Bellard (4) - Unabelle Tinavichy (5)
Dans cette commune à l'importante biodiversité, de nombreux taillis servent de refuge à une faune variée qui se rencontre aisément au détour d’un chemin. Sur les sentiers de bon matin, il
n'est pas rare de rencontrer des chevreuils, mais également énormément d'oiseaux comme le pipit farlouse, la mésange boréale, la locustelle tachetée ou encore le damier de la succise.
La tourbière est quant à elle le refuse des tritons palmés ou marbrés, du sonneur à ventre jaune, du crapaud accoucheur, la loutre ou encore le lézard vivipare espèce typique des
tourbières.
Enfin, pour les plus patients et les plus observateurs, deux espèces de libellules sont présentes et apparaissent dans la liste rouge des espèces les plus menacées. Il s'agit du Cordulegaster boltonii et Onychogomphus uncatus.
©Pascal Deux (pipit farlouse, 1) - pixabay (mésange boréale, 2) - hiden cj wild (locustelle tachetée, 3)
© wikipedia : Cordulegaster boltonii et Onychogomphus uncatus, damier de la succise
©Pro Natura /Dave Augustin (crapaud accoucheur, 1) - pixabay (triton marbré,2 - sonneur à ventre jaune,3) -
L'édifice et son architecture
Construite au XII ème et XIIIème siècle, cette église est un mélange d'art roman et gothique.
L’édifice présente une nef unique de quatre travées dont la dernière, terminée par un mur droit, fait office de chœur (longueur totale 26 m). Les deux premières travées sont couvertes d’un berceau légèrement brisé, séparé par un arc-doubleau (arc séparant deux parties de voûte) reçu par des colonnes moulurées dénotent, dans la région. La troisième travée et le chœur ont été voûtés d’ogives au XVe siècle. Le chevet, épaulé par des contreforts obliques, a été remanié au XVIe s. et on y a percé une fenêtre à remplage flamboyant.
De jolis vitraux apportent à certaines heures de la journée une très belle lumière. Si l'on observe bien un seul d'entre eux célèbre l'ermite, mais aucun ne relate sa vie ni ses bienfaits.
Au XV ème siècle, au nord, une chapelle à été élevée. Elle est couverte d'une croisée d'ogives, restaurée en 1811 et sont reçues par des colonnettes.
Dans la chapelle, se trouve une grande fenêtre. A l'angle du chœur a été construit une sacristie. Une seconde, dédiée à St Gille a été construite plein sud, entre 1674 et 1680 au niveau de la 3
ème travée. Elle possède elle aussi une voûte d'ogive pour rester dans le style des constructions précédentes. Une fenêtre apporte de la lumière et la seconde située à l'Est fut bouchée.
Le clocher quant à lui, construit au XIXème siècle et de forme carré, a été accolé à la façade. Surmonté d'un étage polygonal percé sur chaque face, il est chapeauté d'une flèche garnie
d'essentes.
A l'extérieur, l’élément le plus intéressant est l'ancien portail qui s'ouvrait au sud dans la première travée. Il est composé d'une voussure torique et de colonnettes à chapiteaux à crochets, mais il est en partie muré à cause de l'exhaussement du sol.
Son mobilier, statuettes et reliques
L'église abrite plusieurs trésors parmi son mobilier et objets. Un christ en bois massif, un reliquaire en cuivre doré et ciselé du XIII° siècle (vers 1220) provenant de l'abbaye
limousine de Grandmont. Aujourd'hui classé, il contenait les reliques de St Cloud. Se trouve également une statuette du XVII ème siècle, en bois polychrome sculpté et doré représentant
Saint-Goussaud à qui l'on peut demander protection. Conformément à la tradition perpétuée depuis le XII ème siècle, le petit bœuf aux pieds de St Goussaud est criblé d'épingles par les
demoiselles en quête d'un mari ou souhaitant la maternité.
©Jean-Luc Bouchaud 1 - Wikimedia 2 - André Mazabraud 3,4,5 - Sylvie Lemoine 6,8 - Vitraux, chevet de l'église
La tradition du petit boeuf
Elle consiste à piquer l'animal avec des épingles afin de trouver mari ou femme et se marier dans l'année.
Autrefois très répandue et largement attestée dans le folklore, cette pratique fait écho dans la creuse à des pratiques similaires ou les jeunes filles jetaient des épingles dans l'eau des
fontaines ou les plantaient dans le bois des fontaines ou des arbres.
Si l'on remonte dans les archives, des traditions et croyances populaires, ce folklore fait partie d'un ensemble ; celui d'un temps où l'on apprenait aux jeunes filles à manier l'aiguille pour
devenir une bonne épouse. Le terme en patois "picado' signifie "piquer" et sa symbolique est autant liée à la couture qu'à l'aspect érotique d'un couple.
C'est dans cette globalité culturelle que s'est perpétuée la tradition, et ce, malgré les tentatives de l'église pour stopper cette tradition aux tendances païennes.
Au cours des siècles passé, St Goussaud, grâce à ses deux figurines fut un important lieu de pèlerinage, l'un des plus importante du Limousin. Aujourd'hui encore, pour la pentecôte, a lieu
une grand-messe suivit d'une procession qui fait déplacer beaucoup de monde de tout le Limousin. Elle part de l'église jusqu'à la lanterne des morts.
©Jean-Pierre Simon (1.2) - Lundi de pentecôte à St Goussaud
Le tombeau de St Goussaud
A Saint Goussaud le Civori ou civory est le nom du terrain qui porte la lanterne des morts. Ce civori était un cimetière de carrefour. C’est le lieu supposé de la sépulture du saint
thaumaturge Goussaud.
Pourquoi civory ?
L’actuel emplacement de la lanterne des morts s’appelle Civaury parce que, vers l’an 600, de ce lieu, Gonsaldus, futur Saint Goussaud, pouvait voir le puits des trois cornes où résidait son frère
Vaury également ermite et futur Saint. A l’époque et sans doute jusqu’au début du XXème siècle, il n’y avait que très peu d’arbres et les vues étaient plus dégagées aujourd’hui.
Le tombeau de goussaud dont parlait Bonaventure de Saint-Amable semble avoir aujourd'hui disparu. Cependant, on remarque dans l'église, sous une arcade, dans l'épaisseur de la muraille,
une sépulture que l'on croit être celle de St Goussaud. Or, avec les progrès de la science, il semblerait que la dépouille de St Goussaud se trouve dans l'ancien cimetière, situé contre
l'église, au niveau de la parcelle 33 à 38 - état de section de l'année 1824 - à l'endroit même ou se trouvait la lanterne des morts avant qu'elle ne soit déplacée. Seule une fouille pourrait
attester définitivement cette hypothèse.
©Jean-luc Bouchaud (1), Michelle Chabreyron (2), Geneanet (3) (la lanterne des morts avant qu'elle ne soit déplacée)
Construction atypique et principalement concentrée dans le limousin, les lanternes aux morts remontent au XII ème siècle. Bien que l'origine et la fonction soient empreintes de mystère, vous les
trouverez la plupart du temps au centre des cimetières ou non loin. Ronde, carré ou encore hexagonale, il s'agit d'une colonne de pierre ajourée dans laquelle une poulie montait le fanal
jusqu'aux ouvertures supérieures. Selon les différentes hypothèses, cette lumière accompagnait les défunts dans l'autre monde, d'autres diront qu'elles éclairent les pèlerins sur le chemin de St
Jacques de Compostelle, mais il semblerait qu'elles soient avant tout un symbole de protection pour les morts (afin de ne pas rencontrer le diable) comme pour les vivants (afin de ne pas croiser
de revenants).
Quelques questions se posent et n'ont toujours aucune réponses fiables : Étaient-elles allumées en permanence comme la flamme du soldat de 14, ou seulement la nuit ? Au moment des décès ? A
l’occasion de cérémonies religieuses particulières ?
La seule chose dont on soit certain, c'est que leur approvisionnement en huile végétale moins coûteuse que le suif ou la cire, était assuré par les dons des fidèles.
Située au centre du premier cimetière établi sur les contreforts de l'église, cette lanterne, qui date du XV ème siècle, se devait d'être visible de loin. D'une hauteur de 5.50 mètre, constituée entièrement de granit, elle est percée d'arc roman sur chaque face de sa partie supérieure afin de laisser passer la lumière. Sur la façade est se trouve le passage pour hisser la lampe à huile alors qu'à son opposé, sur la façade ouest, se trouve un petit autel à même la pierre. Lorsque le cimetière de Grand Chemin a été désaffecté et la topographie remodelée, la lanterne s’est retrouvée seule, isolée au milieu d’un pré comme une incongruité. Elle fut alors déplacée en bordure de route, mais reste aujourd'hui l'une des mieux conservées du Limousin.
Rite de l’obole à Charon
Après la Seconde Guerre mondiale, le visage de la commune est modifié et le réseau routier transformé. La route fut donc déplacée et élargie au niveau de l'église et de l'ancien cimetière paroissial qui fut réduit à peu de chose puisqu'il ne reste que la vieille croix.
Lors de ces travaux, les terrassiers découvrent une grande quantité de pièces de monnaie oxydées dont la période s'étale du moyen-âge au XVIII ème siècle.
Selon les rites et croyances creusoises qui se rapprochent des croyances Bretonnes, le nocher des enfer
prénommé Charon ou charun, un vieillard en haillons à la barbe grise, prend en charge les âmes des mots et leur fait traverser le Styx, ou l'Achéron, le fleuve des morts moyennant une obole.
Arrivé, de l'autre côté, le défunt doit cracher dans le bassiner pour continuer sa route.
Les personnes qui n'ont pas les moyens de payer, comme ceux sans sépultures sont interdits de passage et condamnés à errer pendant une centaine d'années le long du fleuve avant d'obtenir le
passage.
C'est pourquoi, les proches du défunt lui mettent des pièces dans la poche ainsi qu'une autre dans la bouche.
Aujourd'hui encore, il semblerait que cette coutume païenne persiste encore dans certaines campagnes creusoises.
Lorsque l'on se promène sur les sentiers de St Goussaud, il n'est pas rare de rencontrer de mystérieuses constructions. Ce patrimoine bâti exclusivement rural appelé "loges de bergers" dans le limousin, mais "Bories" en Périgord voisin sont de petit abris réalisés en pierre sèche par les paysans eux même. La technique est restée la même depuis des millénaires. Elle consiste à récupérer les pierres, du granit trouvé sur place, et de les imbriquer les unes avec les autres sans aucun liant (mortier ou torchis) tout en respectant la courbe du terrain.
De petites tailles, (entre 1.20 m à 3.30 m au sol et allant jusqu'à 1.70 mètre de haut), la plupart de ces cabanes rudimentaires ont été réalisées vers le XIXème siècle. Sommaire, on pouvait y trouver un banc en pierre et parfois une petite cheminée. N'oublions pas le but de ces loges. Il n'était pas question d'habitat, mais la réalisation d'un abri temporaire d'une journée ou d'une nuit afin de protéger le berger des intempéries, du froid et des animaux tels que les loups encore présent dans les forêts limousines.
Où les trouve t'on ?
Les loges sont bien souvent isolées, mais peuvent être parfois regroupées ou positionnées dans un repli de terrain ou encore accolées à des murets de pierres sèches. On les trouve sur des talwegs, le point le plus bas d'une vallée afin d'avoir une vision panoramique sur les deux flancs de celle-ci.
Aujourd'hui encore, les randonneurs peuvent découvrir une trentaine de ces loges différentes à travers 5 circuits pédestres proposées par l'association Nature et Patrimoine du canton de Laurière.
©Photos André Mazabraud
Qu'est-ce que le chanvre ?
Le chanvre est une plante connue depuis l'antiquité et largement cultivée dans tout le limousin jusqu'au début du XX ème siècle.
Son utilisation était multiple (Confection de vêtements, litière pour les animaux, cordes, pâte à papier...etc.) car rien ne se perd dans le chanvre.
La prairie en dessous était drainée afin d'y cultiver le chènevis. Les terrasses au-dessus servaient à la culture des légumes et céréales.
Sa culture et sa récolte
La graine du chanvre, le chènevis, était semé dès le mois de mai pour être récolté deux mois plus tard. Le pied de chanvre peut atteindre plus de 3 mètres de hauteur. Au moment de la récolte, on arrache en premier le chanvre "mâle" puis le chanvre "femelle" vers la fin de l'été afin de permettre à la plante de laisser mûrir ses graines.
Une fois complètement arraché, il était arraché, assemblé puis transporté en charrette pour le rouissage.
©Pixabay
Qu'est-ce que le rouissage ?
Rouir, c'est laisser tremper les plantes une quinzaine de jours dans l'eau, en couche croisées surmontées de pierres pour qu'il ne remonte à la surface. Pendant cette période de décomposition,
l'odeur était insoutenable, mais le résultat était probant. Le but du rouissage est de faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse avec la tige afin de pouvoir la transformer.
Après rinçage, on étendait le chanvre sur la perche pour l'égoutter et le faire sécher (cf photos).
La plupart des villages avaient leur chènevière. L'eau très acide, sans calcaire donnait une excellente qualité au chanvre.
©André Mazabraud (1,2) snv jussieu (3)
Qu'est-ce que le broyage ?
Cette première opération de séchage n’étant pas suffisante, le chanvre était remis sur la charrette et transporté jusqu’au four. A la sortie de ce dernier, les tiges étaient écrasées, puis passées au « matchadu » . Cette opération avait pour but de séparer la filasse du bois de la tige. Cette filasse repassait une seconde fois sur la machine, puis était mise de côté en attendant la vente.
Quelle était son utilisation ?
Le chanvre était utilisé pour fabriquer les cordes, les toiles, les vêtements et draps de nos aïeux, mais plus récemment, il était utilisé pour en faire de la pâte à papier.
Pendant de nombreuses années, le chanvre n'était plus utilisé. Toutefois, il revient à la mode et son utilisation est redevenue "courante" notamment dans l'industrie de la mode (vêtement), de l'habitat (plaque d'isolation) ou encore du papier (papier à cigarette, billets de la Banque de France).
Le lavoir est un bassin public qui servait à laver et rincer le linge. C'est également pour chaque village un important lieu de vie et de retrouvailles. Le petit sentier bordé d'un muret mène au
lavoir couvert de St Goussaud, ce qui est assez rare dans les environs. Les murs du lavoir sont en pierre de taille (du granit) et son alimentation se fait par une source.
Certains lavoirs sont équipés de cheminées pour produire la cendre nécessaire au blanchiment du linge.
©Romain Dalbavie
Puits et fontaines
Saint Goussaud, étant situé sur un sommet, aucune source n'était à proximité des habitations. Jusqu'en 1967, date à laquelle l'eau courante arriva sur la commune, 5 puits étaient utilisés par les habitants. Certaines familles, les plus aisées, ont fait creuser un puits dans la cour de leur maison pour assurer leurs besoins en eau sans devoir aller jusqu’au puits communal.
La table d'orientation
Située au pied du pylône sur le bâtiment de service et fléchée à partir du bourg, cette table d'orientation propose une vue superbe à 180 degrés sur la campagne Creusoise. Par beau temps, la vue s'étend à plus de 100 kilomètres et s'étale sur 6 départements. Placée sur un espace naturel, on y trouve aussi des loges de bergers et les tables de pique-nique de la "Roche-Guéry".
© André Mazabraud (1) - Flikr (2,3) - Claire Thieriot (4)
Le moulin du Fieux est situé sur le hameau d'Arrène à 6 km de St Goussaud. Au milieu des bois, sur le ruisseau du rivalier ou Tranche cerf, du nom du seigneur à qui appartenait les terres.,
un joli petit étang rempli de nénuphar nous mène au moulin qui date du XVIII ème siècle. La grande roue à auget fut rénovée en 1995 conformément à l'original et l'intérieur de la
minoterie, installé en 1928 est dans un excellent état.
Ce moulin, aujourd'hui transformé en chambre d'hôte(que je n'ai jamais eu l'occasion de tester) a cessé de produire de la farine en 1963.
Sur la route de Jabreilles, à environ 500 mètres du bourg, au détour d'un petit sentier, apparaissent les vestiges d'un petit théâtre gallo-romain et de ses voies romaines reliant Ahun à Limoges.
Il s'agit essentiellement d'une construction semi-circulaire en gradins de 9 m d'ouverture dont la forme évoque un théâtre, et de vestiges de murs qui semblent constituer un bassin.
En 1901, des fouilles ont été effectuées tout comme en 1965 et 1980. De nombreux objets archéologiques et ethnologiques (émaux, une fibule et divers fragments de sculptures) retrouvés sur les
lieux sont exposés de façon permanente à la mairie de St Goussaud.
©André Mazabraud
Pierre Michon : Un écrivain à la renommée internationale
Né sur la commune de Chatelus le Marcheix le 28 mars 1945, Pierre Michon grandit en Creuse près de sa mère institutrice. Lycéen à Guéret, il réalise des études de lettres à Clermond-Ferrand et consacre un mémoire à Antonin Artaud. Pierre Michon voyage et fait du théâtre. C'est un artiste un peu perdu qui se cherche encore.
A l'âge de 37 ans, il trouve sa voie qui sera l'écriture pour publier, en 1984, à bientôt 40 ans, son premier roman autobiographique "Des vies minuscules". Cet ouvrage sera immédiatement salué
par toute la profession et recevra le prix France Culture.
Par la suite, il écrit plusieurs romans et reçoit en 2009 le Grand Prix du roman de l'Académie Française pour son livre "Les Onze" paru chez Verdier.
Michelle Pascal : Un auteur de nombreux romans de terroir
Née le 5 octobre 1929 à Strasbourg d'un père architecte décorateur et d'une mère violoniste, Michelle a grandit dans le milieu des arts. Enfant, elle a appris le piano, le chant et le dessin, mais après avoir testé différentes voies d'apprentissage, elle a finalement suivit les traces de son père et Michelle Pascal est devenue décoratrice.
Ce n'est qu'à l'âge de la retraite qu'elle a enfin pu assouvir l'une de ses passions : L'écriture.
Michelle pascal est l'auteure de plusieurs romans dont "L'héritage des Bertignac" publié en 1997 et l'un de ses plus grands succès.
Parmi ses derniers romans, un livre est consacré à sa commune. Il s'intitule : L'Énigme de la Prætorium : "De Saint-Priest à Saint-Goussaud", Éditions Écriture & partage, 2006.
Bernard Bigey : Biographie détaillée de Bernard Bigey - L'école de la lumière
Né en 1931, Bernard Bigey fut dès le plus jeune âge attiré par les arts créatifs. Dès 14 ans, déjà talentueux, il s'affirmait en tant que peintre. Plus tard, attiré par le rendu de la lumière, il a toujours essayé de transposer celle-ci à travers chacune de ses toiles.
Fondateur de l'école de la lumière, il enseigne ce mouvement, celui qui régit les règles de l'écoulement de la lumière.
Cet artiste créatif, imaginatif, symboliste, taquin et caricatural reçut à l'émission de Michel Polak en 1983 dans l'émission "Droit de réponse" lui permis d’asseoir sa notoriété et vivre de sa peinture. Depuis le début de sa carrière, Bernard Bigey reçut plusieurs prix comme récompense de son talent.
Michel Morichon
Peintre, artiste céramiste, Michel Morichon fut pendant une trentaine d'années professeur aux Beaux-Arts de Besançon. Il propose un art tout en douceur fait de crayons de couleur, encres ou aquarelles, parfois même superposées selon son inspiration.
Les deux particularités de cet artiste :
- Travailler les couleurs par assemblage de matériaux avec par exemple du papier chinois, japonais ou encore indonésien qui a la particularité d'être insectifuge et se gorger d'eau sans que cela ne soit visible.
La technique consiste à utiliser la première feuille de papier comme calque puis de réaliser des superpositions afin de créer un rendu des couleurs beaucoup plus lumineuses et transparentes.
- Travailler les grandes dimensions. Une oeuvre de 5 mètres de long ne lui fait pas peur, c'est même plutôt banal.
©Nicolas Gout (photo)
Jean-Luc Beck : Potier Creusois installé à Redondessagne, sur la commune de Saint-Goussaud, il y a cinq ans, dans la maison d'un ancien forgeron. Découvrez cet artiste et son métier...
St Goussaud est un village au patrimoine riche et varié (patrimoine naturel, bâti, archéologique, culturel, religieux) mais c'est également un espace qui propose la possibilité de faire de très jolies balades à VTT ou sur les différents sentiers de randonnées.
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Sources :
- Le P. Bonaventure de Saint-Amable. Pierre de Limoges. Jean de Limoges. Bulle
- Ermites guérisseurs : fondateurs de nos bourgades de Jean Claude Louty
- Les grandes heures de la Haute Marche de Jean Charles Varennes
- vidéos france 3 région - france TV infos - vidéos amateurs
- Conservatoire du Limousin
- pôle tourbieres
- statistiques développement durable.gouv.fr
- chemin de St Jacques.net
- visorando
- Limousin médiéval
- Nature patrimoine Mont d'Ambazac
- Tous les chemins mènent à St Goussaud
- Catalogue en ligne Conservatoire botanique national du Massif central
- Bilan scientifique Limousin 2011 - opérations interdépartementales - Ministère de la culture
- Faune limousin.eu
- Pubs.geoscienceworld.org : Bulletin de la société géologique de France
- Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin
- Ceramac : Gestion des espaces fragiles en moyenne montagne: Massif central
- Les Monts d'Ambazac et de Saint-Goussaud. Deux points de vue sur la morphogenèse limousine par Claude Klein
- Le Limousin peut-il être une surface acyclique déformée et disséquée ? par Jean-Claude Flageollet
- Les Monts d'Ambazac et de Saint-Goussaud à l'ère quaternaire par R. Lacotte
- Nature lauriere.asso
- Mont Jouër - DREAL Nouvelle Aquitaine
- Compostelle limousin périgord.fr
- Aménagement, habitat, construction site paysage - DREAL Nouvelle Aquitaine
- Le village des limousins: études sur l'habitat et la société rurale du Moyen âge à nos jours - Rencontre des historiens du Limousin
- L’architecture rurale et bourgeoise en France» de G. Doyon et R. Hubrecht
- Maisons de paysans en Creuse» de R. Guinot
- La maison, le village, le paysan en Limousin» de M. Robert
- Les maçons de la creuse
- Creuse grand sud.fr/ Restaurer
- La creuse ferroviaire
- ecosociosystemes.fr
- Dossier : Rites et monuments funéraires chez les gallo-romains - CRDP de Reimps mars 1988
- Sauvegarde art français.fr
- Les archives départementales de la creuse
- Nature-Laurière.asso.fr
ET...Merci aux photographes amateurs et professionnels de m'avoir autorisé à utiliser leurs superbes photos.