Il semblerait que l’histoire débute en 1861 lors de la seconde Exposition Universelle parisienne. Les travaux de rénovation de la Ville Lumière allaient s’achever. Napoléon III était empereur de France et l’exposition est une formidable vitrine de modernité Française.
C’est dans ce contexte, que monsieur Crucer, un pâtissier Suisse marié à une Bretonne de Port-Louis, réalisait sa recette du « Gâteau Lorientais » pour un concours de pâtisserie. Quelques années plus tard, sa recette fût rebaptisée « Gâteau Breton » et se fit connaître à l’extérieur de la Bretagne.
Toutefois, selon les témoignages de nombreux Bretons, il semblerait que cette pâtisserie remonterait à une époque bien antérieur. D’ailleurs, chaque famille possède « sa recette » qui se transmet de mère en fille et chacun se rappelle leurs aïeux portant ce gâteau chez le boulanger pour être cuit en même temps que leur pain.
Dès 1893, on trouve dans le livre de cuisine « le pot au feu » une recette qui explique étape par étape la recette du « gâteau lorientais » sous la signature de la « Vieille Catherine ».
On dit également, qu’Hélène Jégado, bonne de presbytère en Morbihan, sérial-killeuse célèbre exécutée à Rennes en 1852, ajoutait de l’arsenic à son gâteau breton et à sa soupe pour empoisonner ses victimes.
A la fin du XIXe siècle, ce gâteau était traditionnellement réalisé lors des fêtes religieuses et familiales (baptêmes, mariages, pardons religieux...) du sud de la Bretagne. Nutritif et réalisé avec du beurre salé, le gâteau Breton est épais avec une croute bien doré, friable et sablé. Il se découpe en parts en forme de losanges. Sa texture rappelle celle du palet Breton. Les parts des absents étaient emballées dans un mouchoir blanc.
Ce gâteau qui possède de grandes qualités de conservation était l’une des douceurs qu’emmenaient les marins en partance pour la pêche à la morue dans les eaux de terre neuve afin de retrouver le goût du pays. C’est parce qu’il se garde plus de 40 jours dans une boite en métal qu’il est classifié comme gâteau de voyage.
Aujourd’hui, on mange le gâteau breton lors des fêtes de village et de repas en famille. On le découpe traditionnellement en losange et se déguste avec du cidre ou du jus de pomme.
Créée en Mars 2015, pour garder en mémoire le souvenir de cette grande période de la pâtisserie en pays de Lorient, la Confrérie du Gâteau Breton « le Lorientais » (Breuriezh ar c’hatev an orientad), sous l’égide d’Emglev Bro An Orient, regroupe au démarrage une vingtaine de passionnés.
Elle se donne pour mission de remettre à l'honneur les gâteaux « de voyage » du pays Lorientais qui sont des recettes connues ou moins connues comme le tôt-fait, l'Ar Vor, le Breizh, le C'hatev ou encore l’armoricain.
Chaque année, deux concours sont organisés par la fédération régionale des pâtissiers de Bretagne. Il s’agit du « concours du meilleur gâteau Breton » et « le concours mondial amateur du meilleur gâteau breton an orientad » dont la première édition fut créée en 2013. Il se déroule chaque année au mois de février sur la commune de Ploemeur.
Confrérie du gâteau breton « Lorientais »(Breuriezh ar c’hatev) – 12 rue Colbert – 56100 Lorient
Ce gâteau est très riche et si vous êtes au régime, mieux vaut ne pas vouloir en savoir davantage…
Pour obtenir cette appellation, ce gâteau doit contenir au minimum 20% de beurre 1/2 sel de très bonne qualité. C’est fondamental !
Les autres ingrédients seront de la farine, des œufs, du sucre et accessoirement de la levure chimique
Attention quelques petits conseils :
* Vous ne devez surtout pas trop travailler la pâte car l’effet serait désastreux. Vous obtiendriez un gâteau pâteux et très compact.
* Lors de sa mise en moule, la pâte sera écrasée à la paume de la main puis lissée à la cuillère.
* Le motif du gâteau breton est traditionnellement dessiné à la fourchette et se croisant, dans le but de dessiner des losanges, puis doré au jaune d'œuf salé afin de faciliter la découpe.
* C'est selon le goût de chacun mais dans la famille les avis sont partagés alors testez une dégustation immédiate ou attendez un peu avant de le manger. Personnellement, je le préfère après quelques jours.
La recette unique du vrai gâteau breton (selon la Confrérie du gâteau Breton)
200 g de beurre (salé ou demi-sel)
250 g de farine
250 de sucre cristallisé
5 jaunes d’œufs
1 jaune d’œuf pour la décoration
Mélangez, sur une planche en bois, la farine et le sucre.
Incorporez à ce mélange, à la main, en douceur et avec légèreté (c’est la clef de la réussite) le beurre
Ajoutez jaune d’œuf par jaune d’œuf à la pâte. Pétrissez sans trop travailler.
Mettez dans un moule beurré (aux alentours de 17 cm de diamètre si on veut respecter la taille des gâteaux de pardons en Bretagne).
Si vous mettez 1 cuillère à café de levure, vous pouvez le cuire et le déguster dans la foulée. Sinon, laissez reposer au moins 24 heures (ce qui évite d’utiliser de la levure chimique bannie dans un vrai gâteau breton).
Après ce délai, aplatir la pâte avec la paume de la main et terminer le façonnage avec une cuillère.
badigeonnez le gâteau au pinceau avec le dernier jaune d’œuf.
Avec une fourchette, dessinez sur le dessus de beaux losanges réguliers.
Enfournez dans un four à 160 °C.
Laissez cuire 45 minutes en surveillant la cuisson.